Vous avez déjà des panneaux solaires sur votre toit (ou vous y pensez sérieusement) et vous vous demandez comment aller plus loin dans les économies d’énergie ? La réponse tient en une expression : gestion domotique intelligente. Autrement dit, faire dialoguer vos équipements électriques avec votre installation photovoltaïque pour consommer au bon moment, au bon endroit et au meilleur coût.
Pourquoi la domotique est le meilleur allié de votre installation solaire
Installer du solaire sans domotique, c’est un peu comme acheter une voiture électrique haut de gamme et la recharger uniquement sur une prise classique : ça marche… mais vous passez à côté de tout le potentiel.
Une gestion domotique intelligente permet d’aligner votre consommation d’électricité sur votre production solaire. L’idée est simple :
- prioriser l’autoconsommation de votre production photovoltaïque ;
- réduire au maximum les kWh achetés au réseau, surtout aux heures les plus chères ;
- piloter automatiquement vos appareils électriques en fonction du soleil, de vos besoins et des tarifs.
En France, le cadre réglementaire encourage d’ailleurs cette démarche. La loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte et le Code de l’énergie (notamment les articles L315-1 et suivants sur l’autoconsommation) reconnaissent et encadrent l’autoconsommation individuelle et collective. En clair : produire, consommer, optimiser… tout ce que la domotique sait très bien faire.
Les bases : comment votre installation solaire produit et consomme
Pour comprendre comment optimiser, il faut d’abord visualiser ce qu’il se passe sur votre installation :
- Vos panneaux solaires produisent de l’électricité en journée, avec un pic de production autour de midi–14 h.
- Vos besoins électriques suivent un autre rythme : pointe le matin (6–9 h) et le soir (18–22 h).
- Sans gestion intelligente, une partie importante de votre production solaire est réinjectée sur le réseau à un tarif de rachat inférieur à votre tarif d’achat.
C’est là que la domotique entre en scène : plutôt que de vendre au réseau ce que vous pourriez utiliser, vous déplacez automatiquement certains usages au moment où le soleil est généreux.
Domotique et solaire : ce que vous pouvez réellement automatiser
Une gestion domotique intelligente ne se limite pas à quelques prises connectées. Elle permet de piloter de manière coordonnée plusieurs postes très énergivores de la maison :
- Chauffe-eau électrique : décalage automatique de la chauffe aux heures de forte production solaire.
- Chauffage électrique ou PAC : ajustement de la température de consigne selon l’ensoleillement et la présence.
- Recharge de véhicule électrique : lancement ou modulation de la charge quand la toiture produit le plus.
- Lave-linge, lave-vaisselle, sèche-linge : programmation intelligente en fonction de la météo et de la production.
- Prises pilotées : coupure automatique des veilles et des appareils non essentiels en période de faible production.
- Stockage sur batterie (le cas échéant) : arbitrage entre charge, décharge et injection réseau.
L’objectif global est clair : transformer votre maison en “consom’actrice” de sa propre énergie, capable d’absorber un maximum de solaire au bon moment.
Comment fonctionne une gestion domotique intelligente en pratique
Une solution de domotique optimisée pour le solaire s’appuie généralement sur trois briques techniques :
- Un système central (box domotique ou passerelle énergétique) qui reçoit les données de production et de consommation et envoie les ordres aux appareils.
- Des capteurs et compteurs (téléinfo Linky, pinces ampèremétriques, sondes de température, capteurs de luminosité).
- Des actionneurs (contacteurs, relais, prises connectées, thermostats intelligents, modules pour chauffe-eau, etc.).
La logique est ensuite pilotée par des scénarios et parfois par de l’intelligence artificielle embarquée :
- Scénarios basés sur la production : si la puissance solaire dépasse 2 kW depuis 10 minutes, lancer la chauffe de l’eau chaude ;
- Scénarios basés sur le coût de l’énergie : avec un contrat heures pleines / heures creuses ou un tarif dynamique, combiner au mieux solaire + heures creuses ;
- Scénarios basés sur la présence : abaisser la température de chauffage et retarder certains usages en cas d’absence prolongée ;
- Scénarios météo : anticiper une journée très ensoleillée ou très couverte pour ajuster la stratégie de pilotage.
Résultat : moins d’énergie achetée au réseau, une meilleure valorisation de chaque kWh solaire et une facture qui se compresse mois après mois.
Quels gains espérer sur votre facture d’électricité ?
Chaque maison est unique, mais les retours d’expérience sur les projets d’autoconsommation solaire avec pilotage domotique montrent des ordres de grandeur intéressants :
- Augmentation du taux d’autoconsommation de 20 à 50 % selon le niveau de pilotage (simple programmation vs gestion avancée avec capteurs et IA) ;
- Diminution de la facture d’électricité de 30 à 60 % pour une installation solaire bien dimensionnée, un usage domestique classique et un pilotage intelligent des gros consommateurs ;
- Réduction des pics de puissance appelée au réseau, ce qui peut permettre d’optimiser la puissance souscrite au compteur (et donc l’abonnement).
Dans un contexte où les prix de l’électricité ont fortement augmenté ces dernières années, la combinaison panneaux photovoltaïques + domotique devient un véritable levier pour sécuriser sa facture sur le long terme.
Le cadre réglementaire français qui soutient votre projet
Au-delà du bon sens économique, votre projet s’inscrit dans un cadre légal et réglementaire précis :
- Code de l’énergie, articles L315-1 et suivants : définissent l’autoconsommation d’électricité, individuelle et collective, ainsi que les conditions de vente du surplus.
- Arrêté du 9 mai 2017 relatif aux conditions d’achat de l’électricité produite par les installations utilisant l’énergie solaire photovoltaïque : encadre les tarifs d’achat et primes à l’autoconsommation.
- Réglementation environnementale RE2020 pour les bâtiments neufs : encourage le recours aux énergies renouvelables et à la maîtrise de la demande énergétique.
- Taux de TVA réduit à 5,5 % (article 278-0 bis A du Code général des impôts) pour certains travaux de rénovation énergétique, dont l’installation de systèmes de régulation et de programmation du chauffage.
- Dispositifs d’aides type MaPrimeRénov’ et aides des CEE (Certificats d’Économies d’Énergie) : ils peuvent soutenir la mise en place de systèmes de pilotage et de régulation, notamment sur le chauffage et l’eau chaude sanitaire.
Ces textes ne parlent pas explicitement de “domotique solaire” dans leur intitulé, mais ils créent un environnement très favorable à tout ce qui va dans le sens d’une meilleure gestion de l’énergie produite et consommée dans le bâtiment.
Bien choisir sa solution domotique pour une maison solaire
Pour optimiser votre installation photovoltaïque, toutes les box domotiques ne se valent pas. Quelques critères importants à prendre en compte :
- Compatibilité avec votre onduleur ou micro-onduleurs : récupération en temps réel des données de production (via API, Modbus, téléinfo…).
- Suivi précis de la consommation : intégration du compteur Linky (téléinformation) ou de compteurs d’énergie dédiés.
- Capacité à piloter des équipements énergivores : chauffe-eau, chauffage, borne de recharge, électroménager, prises connectées.
- Scénarios avancés : gestion par seuils de puissance, prévisions météo, tarifs dynamiques, priorités entre usages.
- Ouverture et évolutivité : protocoles standards (Zigbee, Z-Wave, Wi-Fi, Modbus, KNX, etc.), intégration possible de nouveaux équipements dans le temps.
- Interface claire : application mobile ou web permettant de visualiser simplement production, consommation, économies réalisées.
Sur Générale Énergies Solaires, l’approche consiste à partir de vos usages réels (chauffage, eau chaude, mobilité électrique, confort) pour proposer une architecture domotique cohérente avec votre installation photovoltaïque, plutôt qu’un simple empilement de gadgets connectés.
Quelques scénarios concrets de gestion domotique pour réduire votre facture
Pour visualiser plus facilement l’intérêt, voici des exemples de scénarios qui fonctionnent très bien en pratique :
- Scénario “eau chaude solaire prioritaire” : le chauffe-eau se déclenche en journée lorsque la production dépasse un certain seuil, avec un secours éventuel en heures creuses si le soleil a manqué.
- Scénario “chauffage intelligent” : la maison est légèrement “surchauffée” de 0,5 à 1 °C quand il y a du soleil l’hiver, pour permettre une consommation réduite en fin de journée.
- Scénario “véhicule électrique solaire” : la borne de recharge adapte automatiquement sa puissance à la production instantanée des panneaux pour maximiser l’énergie 100 % solaire dans la batterie.
- Scénario “maison en mode éco” : en cas de faible production et de tarif réseau élevé, certains équipements non essentiels sont coupés ou limités automatiquement.
Ces logiques peuvent paraître complexes sur le papier, mais une fois configurées, elles tournent en tâche de fond et vous font gagner des kWh tous les jours sans que vous ayez à y penser.
Vers une maison vraiment autonome et intelligente
La combinaison panneaux solaires + gestion domotique intelligente vous rapproche concrètement de l’autonomie énergétique, non pas au sens d’un “hors-réseau” absolu, mais au sens d’une habitation capable de :
- produire une part significative de son énergie grâce au solaire ;
- adapter intelligemment sa consommation aux conditions réelles (ensoleillement, météo, présence, prix du kWh) ;
- limiter sa dépendance aux fluctuations des tarifs de l’électricité sur le long terme.
Les textes comme la loi sur la transition énergétique, la RE2020 ou les dispositions du Code de l’énergie ne font que confirmer une tendance lourde : l’avenir appartient aux bâtiments qui produisent, gèrent et optimisent leur énergie. La bonne nouvelle, c’est que cette transition est déjà à votre portée, chez vous, grâce à une gestion domotique bien pensée de votre installation solaire.